© Céline ESCOLANO
Les réalités insaisissables aux premiers regards, les rythmes inaudibles qui peuplent nos vies m’attirent : ils sont des aspects de l’invisible, souvent négligés, et des silences qui résonnent. . Cette mélodie a vibré en moi au cœur de la vallée d’Ouirgane, dans le sud du Maroc, j’avais 28 ans. Les lignes des arbres et de leurs branches en étaient à l’origine. Depuis lors, j’explore la représentation de ces formes à travers des traits et des trames. Ce n’est qu’après avoir tracé des centaines de lignes, de points et de surfaces superposés que j’ai commencé à percevoir, voire à voir, un fragment de la puissance, de la fragilité et du rythme des arbres sur mes supports. Cependant, il me manquait encore l’écho de ce silence qui résonne dans la solitude de la vallée de Ouirgane, imprégnant le lieu d’une forme de musicalité. Pour combler ce manque, j’ai puisé dans les souvenirs de ma grand-mère, tisseuse. Elle composait au travers de ses trames de tissage, une musique silencieuse reflétant son âme, son humeur et son amour !
J’ai ainsi ramené l’art du tissage dans mon atelier, prolongeant cette histoire tissée entre génération.